24 June 2017

Randonnée au lieu de l’arête NNE des Volnets

La section alpinisme a récemment accueilli deux nouveaux co-encadrants, et ce week-end je part avec l’un d’entre eux, Benoit G. Notre car est à destination de la Vanoise et nous choisissons comme sortie le couloir Matthews à la Grande Casse. Il s’agit d’une course relativement ambitieuse pour une première sortie ensemble. Nous prévoyons d’en faire l’ascension depuis le refuge du col de la Vanoise. Mais à une semaine du départ je me rends compte qu’à cause d’une erreur de communication … nous n’avons pas réservé le refuge et il n’y a plus de place. Par ailleurs le bivouac est interdit dans le parc y compris à côté de ce refuge. Sur les bons conseils de Jean P. nous trouvons un plan B qui me convainc et nous réservons tardivement au refuge de la Glière, avec comme nouvel objectif d’aller faire une course apparemment relativement sauvage et peu pratiquée – car composée d’un rocher extrêmement pourri, j’ai nommé l’arête nord nord est des Volnets.

Notre équipe comprend trois participants :Aristote L., Rémi L. et Denys B. De manière assez inhabituelle, mes quatre compagnons du week-end vont tous faire leur première sortie avec le club. Et trois n’ont même jamais pris le car couchette. Ce dernier est d’ailleurs plein avec 38 personnes. Bref, c’est un week-end découverte !

Samedi : montée au refuge et dénivelé

Le samedi est donc tout logiquement consacré à la montée au refuge. Nous n’avons pas spécialement eu d’inspiration pour trouver une autre petite course à faire dans le secteur, alors à l’approche de la cascade du Py nous posons les sacs et ajoutons un peu de dénivelé en montant jusqu’au sommet de la cascade. Et puisqu’il fait vraiment chaud, nous repérons une vasque et allons faire trempette en caleçons dans une eau vraiment glacée.

Nous atteignons le refuge de la Glière vers 16h42 et sommes agréablement surpris par son confort – il comprend notamment des douches, mais ce n’est finalement pas surprenant puisqu’il est accessible par une route. Le couple de gardiens est particulièrement sympa par ailleurs.

Nous avons quelques heures devant nous, alors j’en profite pour emprunter une lime et commencer à réaffuter mes crampons, pour le bonheur de toutes les personnes présentes autour de moi.

A la montée nous avons repéré notre itinéraire, et nous décidons de le corser en enchaînant l’arête NNE des Volnets, avec  la jonction avec la Pointe du Vallonnet et enchaîner sur l’arête vers le Grand Bec pour enfin redescendre sur le refuge du plan des Gouilles. Il faudra donc prendre toutes les affaires puisque nous descendrons directement sur le lieu de reprise du car, sans repasser par le refuge.

Notre plan est calé pour demain, l’équipe est ultra motivée, et nous mettons le réveil à 4h pour avoir tout le temps nécessaire pour faire la traversée.

Notre parcours

  • Distance (km) : 12,8
  • Dénivelé (m) : +920 -75
  • Altitudes (m) : mini 1143, maxi 1996
  • Horaires : départ 6h30, arrivée 16h42

Dimanche : randonnée vers le lac de la Plagne

4h, le réveil sonne. Et simultanément, Rémi – qui dormait sur un matelas par terre – est réveillé par la pluie qui tombe sur lui. Dehors c’est le déluge et les éclairs nous confirment que l’orage est présent. Il ne me faut pas longtemps pour décider que cela remet complètement en question ce que nous avions prévu de faire: l’arête en rocher pourri va être difficilement praticable, le rocher mettra du temps à sécher, et nous ne pouvons pas trop décaler l’horaire de départ au risque de manquer de temps pour notre itinéraire. Je décide que nous devons abandonner, et nous repoussons le réveil à 7h30 pour une grasse matinée.

A notre réveil la pluie a cessé et le brouillard n’est pas encore complètement levé. L’arête et les sommets que nous visions sont complètement bouchés. Nous avons manifestement pris la bonne décision, le groupe est unanime là-dessus. Nous prenons le temps pour nous lever et prendre le départ, après avoir décidé de ce que nous ferions finalement de notre journée. Nous allons faire une grande boucle de randonnée, qui va nous faire passer par 5 refuges : refuge de la Glière, refuge du col du Palet, refuge entre le Lac, refuge de Plaisance, refuge du Laisonnay, refuge du Bois.

Une chape de brouillard occupe l’horizon mais quelques percées apparaissent progressivement; la raide face de la grande Casse se découvre.

Au refuge du col du Palet nous faisons une pause, le temps d’un café.

Les marmottes sont nombreuses dans le secteur.

Certaines marmottes ne sont pas farouches. Elles s’approchent de nous, probablement dans l’espoir que nous leur donnions quelque chose à manger.

Nous apercevons le refuge entre le Lac, idéalement placé au milieu des montagnes et au pied du lac de la Plage. Nous y descendons et allons y prendre notre déjeuner. Il est plein, de nombreux pécheurs sont présents.

L’heure tourne et nous avons un car à ne pas rater. Nous forçons un peu le pas, et effectuons la montée au col du plan Séry en 45min. A partir de là nous entamons la très longue descente qui va nous mener jusqu’à Champagny en Vanoise.

Au passage du refuge de Plaisance, le panorama offre une vue complète sur la course que nous projetions : la jonction de l’arête NNE des Volnets avec la course d’arête entre la Pointe du Vallonnet et l’arête jusqu’à finir au Grand Bec. Entre les deux, la carte et nos observations nous laissent à penser que la jonction est possible. Ensuite, un franchissement du col au sud de la Becquetta permet d’atteindre le refuge du Plan des Gouilles et descendre sur Champagny. Ca c’était notre plan.

Notre parcours

  • Distance (km) : 27,2
  • Dénivelé (m) : +1150 -1910
  • Altitudes (m) : mini 1243, maxi 2656
  • Horaires : départ 9h04, arrivée 18h

Bilan

Sur mes quatre compagnons, trois d’entre eux semblent être de très forts grimpeurs, et pour mon plus grand malheur ils n’ont parlé presque exclusivement que de grimpe sur bloc tout le long du week-end. Dur quand on ne fait pas de bloc soit même. A voir leur enthousiasme à ce sujet, il va peut-être falloir que je m’y mette ? :)

Le projet que nous avons construit pour notre “plan B” a suscité l’intérêt de l’équipe, et nombre d’entre nous projettent de revenir pour le réaliser un jour. Et au final, malgré le fait que nous n’ayons pas pu faire le programme ni même de l’alpinisme, les quatre nouveaux sont enchantés de leur week-end, et prévoient de revenir faire d’autres sorties avec nous. Il s’agit donc d’un week-end donc réussi malgré tout !

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