Sandrine et moi avons invité nos deux amis Cyril et Aude-Marie à partager un réveillon du nouvel an en refuge. Sachant que nous étions quelques jours auparavant dans les Pyrénées, nous récupérons nos comparses à Toulouse la veille au soir, en profitons pour leur faire découvrir la mythique Grand’ Pizzeria où l’on sert de bonnes et gigantesques .. pizzas, et allons tous dormir chez mon frère qui nous héberge.
Samedi 31
Trajet : les Granges d’Astau (1105 m) -> refuge du Portillon (2570 m)
Les sacs sont prêts, nous nous levons à 6h45 et après 2h30 de route nous sommes au départ de notre itinéraire, aux Granges d’Astau dans les Pyrénées, non loin de Bagnères de Luchon, pour situer. Nous partons à 10h33, avec pour objectif le refuge du Portillon, que nous avons sélectionné parmi de nombreux candidats potentiels. Pourquoi celui là ? Le trajet pour l’atteindre est long et présente de nombreux lacs, le dénivelé n’est pas anodin – nous pensons donc être seuls – et semble présenter le confort minimum que nous souhaitons : couvertures, chauffage et un peu de place.
C’est donc parti, et le démarrage s’effectue évidemment les pieds au sec vu les conditions cette année.
En montant nous constatons que c’est une randonnée assez courue, en tout cas cette première partie.
La sortie des bois nous met face aux sommets enneigés.
Et nous arrivons au premier lac, le lac d’Oô, l’objectif de la plupart des randonneurs du dimanche. Ou du samedi plutôt.
Il faut dire que le cadre est somptueux, pour une marche jusque là tout à fait accessible. Nous faisons partie de ceux qui vont s’aventurer plus loin, et nous nous élevons sur le flanc gauche.
Notre sentier nous mène au col d’Espingo.
Le col donne accès au lac d’Espingo et du refuge du même nom. Toute la troupe admire tout cela et les nombreuses cascades de glace en face nord au dessus du lac. Trois personnes avec des gros sacs ont apparemment décidé d’en rester là et rejoignent une cabane à côté du lac, qui n’a pas de nom sur la carte. Ils semblent passer la nuit là. En tout cas, j’ai rejoint et tenté d’ouvrir la porte du refuge CAF d’Espingo, sans succès. Surprenant. Après avoir déjeuné dans ce paysage somptueux, nous entamons la seconde partie de notre ascension.
Nous accédons au lac Saussat non loin que nous contournons et débutons notre ascension dans le cirque d’Espingo. L’ambiance est assez impressionnante je dois dire, et l’on ne regrette pas d’être monté jusque là. La lumière joue avec la montagne, et donne à voir de belles ombres, mais il fait aussi bien froid ici d’autant plus que le vent forcit et me force à me couvrir.
Nous hésitons entre plusieurs itinéraires, d’été, d’hiver, d’après ce que nous voyons sur nos cartes et comprenons du terrain.
Nous optons pour une grande traversée sur l’itinéraire d’hiver, présentant l’avantage d’être visible sur presque toutes sa longueur, on voit où ça passe, et que ça passe. Idéal lorsqu’on veut maîtriser l’horaire, car mine de rien l’heure tourne et il serait préférable d’arriver de jour. Les crampons que nous avons chaussés au dernier lac s’avèrent plus que jamais nécessaires et nous rencontrons quelques sections assez raides et de belles plaques à vent que nous évitons.
Alors que le soleil descend derrière les montagnes, nous avons finalement le refuge en vue.
En arrivant au refuge, nous en sommes à plus de 1450 m de dénivelé positif et compte tenu du poids des sacs certains d’entre nous sont heureux d’arriver. Tout juste le soleil se couche.
La neige devant la porte a déjà été dégagée, nous l’ouvrons sans souci. Nous prenons nos marques dans le refuge, il y a effectivement l’électricité comme cela était attendu, et nous tentons de faire démarrer le radiateur. En vain. La lumière ne fonctionne qu’au premier étage. Ce sera la déception, nous nous couvrons et mettons des couvertures au sol sous nos pieds car il va faire froid ce soir …
Notre parcours
- Distance (km) : 10
- Dénivelé (m) : +1485 -30
- Altitudes (m) : mini 1106, maxi 2566
- Horaires : départ 10h33, arrivée 17h39, durée 7h06
Le réveillon
Je disais que nos sacs étaient lourds. Oui, nous nous sommes donné les moyens de bien manger et bien boire pour cette soirée. Nous avons pris des menus chez le traiteur et complété. Au programme :
- deux bouteilles de champagne, un vin blanc et un rouge – et deux bouteilles de San Pellegrino.
- foie gras, verrines
- foie gras poêlé sur toast de pain perdu
- croustillants de lotte
- pavé de biche, accompagne d’écrasé de pommes de terre, risotto ou pomme vapeur
- fromages du meilleur ouvrier de France :)
- bûche chocolat, orangettes, marrons glacés
Le tout cuisiné sur un réchaud à essence et un à gaz, une poële, des popotes et du papier d’aluminium. Des techniques éprouvées de réveillons en réveillons en montagne :)
Bref, des épaules qui souffrent à la montée et pour la bonne cause, et beaucoup de bonheur gustatif à l’arrivée !
Dimanche 1er
refuge du Portillon (2560 m) -> les Granges d’Astau (1105 m)
Nous nous levons tôt pour un premier jour de l’an, à 7h45, et prenons le chemin du retour dans la vallée. Dans les premières pentes raides nous ne suivons pas le même trajet que l’aller et louvoyons un peu, et reprenons le bon itinéraire d’hiver grâce à notre ami l’outil de cartographie iphigénie.
Nous faisons une bonne pause déjeuner au niveau du premier lac avec les quelques restes de la veille.
De retour à la voiture, il va falloir enchainer rapidement un retour à Toulouse, un peu de nettoyage et la préparation des sacs, puis le train pour moi et un retour à Paris en voiture pour le reste de la compagnie. Fatiguant comme retour, mais a priori tout le monde pense que le jeu en valait la chandelle, pour ce sympathique nouvel an dans les Pyrénées !
J’ouvre le bal des com’ alors ? ;)
Merci Sandrine et Philippe pour l’invitation. Vive la formule « montagne et gastronomie », hautement recommandable pour le Nouvel An, surtout à vrai dire conjuguée en bonne compagnie !
D’autant que nous avons été chanceux avec le temps, du soleil et pas de températures trop sibériennes… ce qui tombait bien vu qu’on a dû compter sur notre seule chaleur humaine…! (et le contenu des bouteilles)
Superbes paysages, des atmosphères très différentes au fur et à mesure de la montée jusqu’au refuge. Voilà qui donne envie de mieux découvrir les Pyrénées en hiver.
Je laisse Cyril commenter les pizzas ;).
Et au passage, merci à Lionel pour le support logistique !
Salut
Là c’est MP .
Je viens de lire en détail, ce type de rando faitt rêver,mais le poids des sacs (vus à Paris avec votre depart)est un peu dissuadant vu l’état des lombaires.Alors rando-vélo, 6 kg max.
Super le menu et la devise montagne et gastronomie ,nous on a adopté rando-vélo-gastronomie .
MP
Je tiens effectivement à dire que les pizzas “Grande” étaient gargantuesques, j’ai rarement eu du mal à en finir comme ça. Surtout quand il y a des tagliatelles et de la crème dessus :)
C’était un magnifique réveillon, l’aller-retour flash en valait la chandelle (d’ailleurs, merci AM pour les bougies). En sus du repas gastronomique, les 2°C de la salle à manger et les 3 couvertures nécessaires pour ne pas mourir de froid en mangeant le foi gras ont rendu cette soirée inoubliable. On n’est quand même pas passé loin de boire du champagne congelé ;)
Un génialissime réveillon ! Tout les ingrédients étaient réunis: un paysage de montagne, de glace, de lacs gelés, superbe, comme il n’en existe que dans les Pyrénées, un petit peu d’effort physique pour mériter l’issue, juste un peu ;) , une bonne dose d’inattendu (pas de chauffage, mais comment ça ? C’était pas prévu ! Qui s’est renseigné ? Ah oui…c’est moi..), et surtout surtout : mon chéri et deux très bons amis, tous remplis de bonne humeur, parfait pour profiter du festin et de cette belle (fraîche) soirée !!