10 February 2017

Quatre jours de cascade depuis l’Argentiere-la-Bessée

Nous avions initialement prévu avec Frédéric VT d’aller faire de la goulotte et du mixte en Belledonne, si les conditions le permettaient. Et en l’occurence, elles ne le permettent pas ! Nous avons également envisagé d’aller faire des goulottes à Chamonix dans le bassin d’Argentière mais c’est finalement au gîte du Moulin Papillon à l’Argentière-la-Bessée que nous allons nous établir pour 4 jours de cascade de glace. Avec Fred et moi, deux participants: Laurent M. et Thomas H. qui sort pour la première fois avec le CAF. Nous allons tenter de faire bonne impression !

Nous partons le jeudi soir tous les quatre en voiture de Paris, et arrivons assez tardivement au col du Lautaret. La route est recouverte de neige, et nous passons grâce aux quatre pneus neige que Fred a monté sur sa voiture. Nous arrivons au gîte et nous couchons à presque trois heures du matin alors nous mettons le réveil à huit heures.

Vendredi : Fracastorus

Cette première journée de mise en jambe sera consacrée à une cascade proche de notre gîte, dans l’entrée du vallon de Fressinières:

Je prends la tête d’une cordée avec Laurent M. La glace n’est pas en excellentes conditions mais cela ira bien, surtout dans ce niveau de difficulté/raideur. Dans la section la plus raide, Thomas plante ses piolets assez proches l’un de l’autre et toute la partie en question se détache, et il tombe, heureusement en second.

Je m’engage à la suite de l’autre cordée et lorsque j’arrive au pied de la dernière longueur, je constate qu’ils ont déjà entamé la descente en rappel, sans entreprendre la longueur. En fait la glace et fine et ils n’ont pas voulu s’engager. Je propose une alternative; nous allons poser une corde sur l’un des arbres, en passant par le haut des pentes. Ainsi tout le monde peut s’amuser à grimper la dernière longueur en toute sécurité. On y passe tous plusieurs fois et pendant un instant fugace un arc en ciel apparaît au dessus de nos têtes.

Nous entamons la descente, croisons des anglais qui sont arrivés vraiment tard.

Nous allons louer une paire de ski de randonnée pour Thomas qui n’a pas eu la possibilité de les emmener depuis Paris.

Plan de situation (vallon de Fressinières)

Samedi : Bisounours

Renseignements pris auprès de Bénédicte qui tient le gîte, nous allons découvrir une cascade au milieu du vallon du Fournel, dans le secteur qui porte son nom:

L’approche se fait en skis de randonnées, la trace est faite jusqu’au parc à moutons au niveau de la cascade Davidoff. D’ailleurs nous voyons que cette dernière est belle et bien en conditions, et une cordée est en train de la grimper. Nous en sommes à 1h15 d’approche, et à partir de là nous faisons les traces dans le vallon et ne verrons plus personne de la journée.

Nous atteignons le pied du couloir qui mène à Bisounours en 2h15 de ski au total, et nous équipons de nos chaussures d’alpinisme que nous avons porté jusque là et attaquons la remontée du couloir, pour aller nous installer au pied du mur de glace.

Nous alternons les cordées et aujourd’hui j’irais avec Thomas. Ce dernier s’équipe et laisse malencontreusement s’échapper son casque qui s’élance dans le couloir et dévale à tout allure, bien prêt à finir tout en bas dans le vallon. Heureusement pour nous, Laurent qui était bien plus bas arrive à l’intercepter et nous évite un aller retour jusqu’en bas.

Je m’élance et franchit ma section plus lentement que Frédéric qui est passé à ma gauche, mais décide de le dépasser pour aller établir mon relai à l’abri sous un grand surplomb afin de protéger ma cordée des chutes de glace de la longueur suivante.

Thomas et moi laissons passer la cordée Frédéric et Laurent en prenant un bon thé chaud, et finalement je m’élance dans la section, par une traversée tout d’abord puis un léger contournement avant d’attaquer le raide. Frédéric qui s’inquiète de ne pas nous voir venir nous demande si tout va bien, effectivement Thomas et moi avons pris notre temps au dernier relai.

Je finis dans une grosse quantité de neige où il n’est pas trivial de protéger le rétablissement, et vais établir un relai en glace quelques mètres au dessus. Plus haut je vois l’autre cordée qui entame un petit ressaut.

Thomas me rejoint rapidement au relai, me dépasse et m’assure ensuite à corde tendue dans la pente de neige qui suit, et nous atteignons rapidement le pied de la dernière longueur où se trouve Fred. Pour cette dernière longueur Thomas passe en tête.

Les conditions nivologiques n’étant pas rassurantes, plutôt que de risquer un retour dans les pentes de neige nous décidons de descendre plutôt en rappel dans la voie. L’heure file et c’est avec la nuit qui tombe que nous enchaînons les longueurs de rappel sur abalakovs. Nous descendons le couloir et arrivons de nuit à nos skis.Le retour à ski est certes un peu plus rapide mais finalement assez fatiguant car il n’y a pas tant de descente que cela et nous devons régulièrement pousser pour franchir les plats ou même les légères pentes. Nous rejoignons la voiture vers 20h !

Carte de l’approche

Dimanche : Davidoff

Nous l’avions repérée la veille, elle est belle et en conditions, dans le niveau de grimpe que nous voulons faire, alors c’est décidé aujourd’hui nous partons pour l’une des grandes classiques du secteur:

L’approche se fait à ski, nous rejoignons le pied de la cascade en 1h15.

Nous inversons les cordées, je vais grimper avec Laurent M. en réversible, qui lance les hostilités sur la première.

Nous arrivons au pied de la seconde longueur, elle a vraiment de la gueule et l’on comprend pourquoi il s’agit d’un spot photo ! Frédéric est déjà lancé et en train de sortir de la section la plus raide.

Je m’élance en tête à mon tour, certes avec un peu moins d’aisance faute de grimper suffisamment ces derniers temps. A la sortie de la longueur, Fred m’indique que la suite n’est pas en super conditions et n’en vaut pas la peine, alors nous établissons un rappel sur abalakovs et descendons tous dans la voie.

Au retour au pied de la première longueur, nous croisons un trio de grimpeurs qui va s’engager dans la cascade. Nous rentrons à ski, et passons par la boutique pour rendre les skis de Thomas.

Carte de l’approche

Lundi : cascade du Bourget

Cela fait plusieurs jours que Fred rêve d’aller faire la cascade Hiroshima. La faute à Bénédicte qui nous en a parlé dès notre arrivée, et puis nous sommes passé de nombreuses fois devant, et c’est vrai qu’elle a une tête atypique cette année. Le cigare n’est pas formé d’un seul tenant, mais plutôt au fond de la caverne, et au premier plan c’est formé une ligne de draperie. Ce qui voudrait dire grimper le cigare, puis devoir basculer sur le rideau de stalactite situé dans son dos en passant à travers la ‘fente’ au milieu de la draperie ? En fait non, un guide est passé et a creusé dans le rideau, en haut du cigare à droite près du rocher. On le voit bien sur l’agrandissement sur la photo de droite ci-dessous:

Alors ce lundi matin nous allons au parking d’en face, et observons la cascade à la jumelle pour nous assurer visuellement de sa condition. Tout est ok de ce pont de vue. Mais par contre le thermomètre nous pose problème: il est déjà à 2 degrés, et par ailleurs la cascade prend le soleil actuellement. La nuit n’a pas été suffisamment froide pour que nous soyons rassuré sur les conditions, alors nous abandonnons ce projet, je pense avec sagesse.

En lieu et place, nous irons explorer un secteur que ni Fred ni moi ne connaissons, à Cervières – non loin à l’est de Briançon.

Nous faisons l’approche à pied sur les pistes de ski de fond et les cascades se dévoilent au loin.

En fait il s’agit de cascades d’une longueur, toutes équipées, avec une vire permettant de rejoindre chacun des relais et d’équiper par le haut.

Fred et Laurent partent sur celle de gauche, Thomas et moi sur celle de droite:

Thomas part en tête et aujourd’hui je serai en second. Après avoir posé sa première broche et avancé d’un ou deux mètres, il perd son crampon de droite, probablement mal réglé puisqu’il grimpait précédemment avec ses chaussures de ski de randonnée .. Il se sécurise sur deux points, remet le tout en place et part finir la longueur.

Nos camarades sont aussi sur une très belle longueur, avec en arrière plan une trouée dans le rocher.Nous tenons parfaitement le timing et sommes de retour à la voiture vers 14h15, si bien que nous sommes tous rentrés à Paris pour 23h-0h. Et voici encore un excellent week-end, merci à tous mes compagnons, et j’espère que Thomas a apprécié sa première sortie avec le CAF.

Carte de l’approche

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