15 April 2017

Vire du Glandasse et trail au col de l’Arzelier

La vire Glandasse nous attire depuis quelques temps déjà. A force de parcourir de nombreuses randonnées du vertige en Dévoluy, Chartreuse et Vercors, cette dernière devient une évidence. Tout d’abord parce que le topo la présente avec des mots qui résonnent pour nous : “Il s’agit donc d’une aventure, la plus engagée des randonnées présentées dans cet ouvrage, la plus belle aussi. Plusieurs heures d’approche et de descente ainsi que des passages d’escalade assez techniques la préserveront à jamais de l’affluence”. Waouh, ça fait rêver non ? Nous avions tenté d’y aller à plusieurs reprises mais les conditions n’étaient pas réunies : pas assez de temps, pas les bonnes personnes, ou mauvaise météo. Tout récemment, un guide disait à Sandrine : “La vire du Glandasse ? C’est la plus belle des randonnées !”. Bref, notre motivation est à son comble et profitons de ce week-end de Pâques pour aller enfin la faire. La journée du samedi est consacrée au trajet, quelques 8h de route depuis Paris. Nous arrivons précisément à l’heure pour un apéro sur le camping du Glandasse.

Dimanche : Vire du Glandasse

Notre objectif de la journée est donc la vire du Glandasse, suivant le topo “Chartreuse – Vercors, les Randonnées du vertige” de Pascal Sombardier. Nous y accèderons par la Palle et reviendrons par le pas de Peyrole. Le topo que l’on trouve sur camptocamp en donne une version moins variée en aller-retour par la Palle. La journée promet d’être longue puisque le topo nous indique 8h30 de course, hors pauses évidemment. Mais aussi et surtout sans la recherche d’itinéraire, que j’anticipe comme étant le point d’attention de la journée.

Le réveil de ce dimanche matin sonne à .. 5h30. Notre petit déjeuner au réchaud est relativement efficace, il nous faut moins d’une heure pour partir. Nous rejoignons l’abbaye de Valcroissant (649m) où nous garons la voiture et démarrons notre randonnée à 7h10. La première portion est une montée ininterrompue dans les bois, et nous fait passer tour à tour par la fontaine de Juillet puis la pierre des Sacrifices et enfin la Palle (1520 m) et se redresse nettement sur la fin. Nous avons un bon rythme et nous arrivons sur le plateau de la montagne de Glandasse (1820 m) à 9h40.

Nous suivons les indications de notre topo en longeant le flan ouest du dôme côté 1996m. Puis nous tentons de repérer un ‘gros cairn’ qui doit se trouver en contrebas. Nous finissons par le trouver, mais en longeant la falaise il n’y a pas de trace du second cairn censé marquer l’entrée de la vire. Nous perdons beaucoup de temps à tenter d’interpréter les différents topos en notre possession, que nous ne trouvons pas si clairs que cela, et à chercher en vain le cairn. A force d’observations en divers points depuis le bord de la falaise, nous nous engageons au flair dans ce qui nous semble être le passage le plus probable. Et bingo, la suite ne nous laisse pas de doute, nous sommes maintenant sur la vire, et il est alors 11h10 (!). Et voilà le paysage qui s’offre à nous en retournant la tête:

La vire nous dévoile rapidement l’un de ses joyaux, l’incroyable rocher du Pestel. Ce monolithe semble simplement appuyé sur le flanc de la vire et son sommet habité d’un groupe d’arbres.

Nous poursuivons notre route prenons d’innombrables photos.

Le premier passage d’escalade se présente à nous – à droite sur la photo, je passe en premier et utilise les quelques coinceurs que j’ai amené pour sécuriser notre traversée.

Le niveau de grimpe n’est pas élevé mais le pas est clairement exposé. Sandrine passe à son tour tout en se retenant de regarder le vide qui s’ouvre sous ses pieds.

Passé le pas, et alors que nous sommes encore dans le fond de la gorge, la vue est l’une de mes préférées durant cette randonnée.

 

Nous passons dans une caverne, lieu apparemment très apprécié des bouquetins – ou chamois ?

Il est alors 12h50 et nous profitons d’un beau promontoire pour nous poser pour le déjeuner. Le vent glacial qui nous avait accompagné jusque là s’est un peu calmé. Nous sommes au soleil dans un cadre merveilleux et dégustons des sandwichs à l’étonnante composition de Sandrine. Un régal. Le ventre bien plein, et sans avoir pu finir tout ce que nous avions emmené, nous reprenons notre chemin sur la vire qui nous mène à un second passage d’escalade facile sur une dalle qui présente d’excellentes prises, que nous sécurisons là aussi. Un dernier petit pas de désescalade plus tard, nous rangeons la corde et la ferraille dans les sacs et poursuivons notre chemin.  Nous poussons manifestement trop loin puisque nous arrivons sur ce qui semble constituer un cul de sac. Je vais vérifier si cela ne passe pas. Pas de doute, cela ne peut pas correspondre à ce qui est décrit dans le topo. Nous faisons demi tour pour aller chercher notre chemin dans le système de gradins et vires herbeuses pour nous ramener jusqu’au plateau, il est alors 14h52.

Nous filons sur le plateau vers le nord, et faisons un petit passage au sommet du Roc de Peyrole (2016m) puis partons à la recherche du Pas de Peyrole qui nous permettra d’entamer la descente. Cela devrait être facile puisqu’il est marqué d’un « énorme cairn ». Et pourtant, tandis que nous nous trouvons précisément à l’emplacement du pas indiqué sur la carte et alors que nous sommes à la bonne altitude, nous trouvons bien un couloir qui pourrait éventuellement être un passage de descente – même si c’est bien raide et exposé au début, mais aucun cairn n’est visible. Alors nous explorons la falaise en restant grosso modo dans l’altitude annoncée (1983 m) mais il n’y a point de cairn à l’horizon. De retour à notre couloir, nous sommes presque sur le point de nous engager mais sommes néanmoins assez dubitatifs.

Nous décidons d’opérer une dernière vérification en allant explorer plus au nord, même si les altitudes ne correspondent pas à ce qu’annonce la carte et le topo. Et bingo, l’énorme cairn est là. Certes pas à la bonne altitude, mais bien là. Et clairement il est au sommet de ce qui ressemble à notre itinéraire de descente alors nous nous engageons. Et dans toute cette histoire, nous avons encore perdu beaucoup de temps, il est maintenant 15h47.

Le topo nous le dit, alors nous sommes préparés: « itinéraire peu évident .. même en suivant les nombreux cairns, on risque de se perdre ». Alors nous faisons jouer notre sens de l’itinéraire et dans cette première partie de la descente nous tombons parfois sur un cairn qui nous confirme que nous sommes au bon endroit. Ou en tout cas que d’autres sont passés par là. Mais ensuite plus rien, et le flair joue tout son rôle, jusqu’à ce que nous parvenions à prendre pied sur une belle vire herbeuse que nous suivons jusqu’au bout.

De là les choses sont presque gagnées, et nous tirons droit à travers les éboulis.

Au passage et nous passons non loin de l’impressionnant rocher de Pestel, vu du bas cette fois-ci.

Nous arrivons dans une forêt très dense et naviguons au mieux afin de viser un azimut, pour trouver une sente qui va ensuite se transformer ensuite en un beau sentier qui nous ramènera au col du Mesnil puis sur notre itinéraire de montée. Nous rejoignons l’abbaye de Valcroissant à 19h40. Nous bouclons donc la journée au terme de 12h26, le gros du temps ayant été perdu lors de la recherche de la vire, du passage de descente et sous le pas de Peyrole.

Notre parcours

  • Distance (km) : 26
  • Dénivelé (m) : +1730 -1730
  • Altitudes (m) : mini 645, maxi 2010m
  • Horaires : départ 7h14, retour 19h40, durée 12h26

Lundi

La veille au soir, nous avons décidé que nous irions faire un peu de grimpe aux Trois Pucelles. Mais en ce lundi de Pâques, le réveil est quelque peu chaotique. Ma montre sonne à 5h45, je la regarde et encore à moitié endormi je décide qu’il doit y avoir erreur, et que de toute façon mon portable va sonner. Sauf que la batterie dudit portable est tombée à plat durant la nuit glaciale, et donc .. ne sonnera jamais. Si bien qu’au final c’est vers 8h que nous émergeons, le programme de la journée a du plomb dans l’aile ! Le plan B est défini, nous allons tenter d’aller voir la Toupie d’Agathe. Il s’agit d’un programme ambitieux puisque nous devons rentrer tôt sur Paris afin de tenir compte de la journée rouge annoncée par Bison Futé.

Nous venons habituellement dans le Vercors à d’autres époques de l’année, et sur le trajet en approchant du col nous sommes marqués par les jolies couleurs du paysage et faisons une pause pour quelques photos.

Arrivés au col de l’Arzelier, il est déjà 12h, nous sommes très justes puisque nous constatons que le téléphérique n’est pas ouvert, ce qui aurait pu constituer une façon de raccourcir le trajet. Mais en plus il s’avère que le couloir d’accès au col est chargé en neige. J’utilise les jumelles pour inspecter cela et effectivement cela ne me parait pas très sûr et surtout ne nous permettra probablement pas de tenir les temps déjà trop courts.
Alors plutôt que de s’engager dans une course que nous ne pourrons pas finir, et sachant qu’elle comprend de nombreux rappels et donc que le retour n’est pas si trivial, nous passons au plan C. Nous improvisons un itinéraire de trail sur la base de parcours normalement prévus pour la raquette. Nous joignons un itinéraire aller-retour de 6 km avec une montée au refuge en haut du télésiège des Bruyères. Le tout pour 8,1 km et 385 m de dénivelé que nous ferons en 1h02.

Notre parcours

  • Distance (km) : 8,1
  • Dénivelé (m) : +385 -385
  • Altitudes (m) : mini 1225, maxi 1491
  • Horaires : durée 1h02

3 Comments

  1. Sûrement l’une de nos plus belles randonnées, une superbe vire avec un petit passage flippant;
    Et j’ai trouvé ou j’aimerais poser notre maison: dans le paysage de l’avant dernière photo….. :)

    Reply
  2. Superbes photos !
    Ah ça, on en avait entendu parler de la vire de Glandasse ;)

    Reply
  3. Manifique récit, ça donne vraiment envie d y aller.
    Les photos sont super aussi.
    Bravo

    Reply

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