25 May 2017

Mont Tondu, Domes de Miage, et via ferrata du Jallouvre

Annelise M. et moi avions prévu d’encadrer une sortie du Club Alpin Français dans le car prévu pour le Mercantour. Mais la destination, ou la date, ou que sais-je n’a pas convaincu nos encadrants si bien que faute d’un nombre de sorties suffisantes nous avons dû annuler le car. Alors je contacte Annelise et lui propose de profiter de ce week-end de quatre jours pour aller néanmoins en montagne, en voiture. Olivier, un ami d’Annelise, et Sandrine seront également de la partie.

Annelise s’occupe de nous concocter un programme et nous propose une destination proche – Chamonix – et quelques objectifs de courses. Parmi les propositions, Sandrine s’enthousiasme pour les Dômes de Miage. Il se trouve que nous devions y aller en ski de randonnée mais la sortie a été annulée. Et il est prévu que j’y retourne dans deux semaines avec le groupe du CIALP, mais vu qu’Annelise a gentiment déjà organisé et afin de faire plaisir à Sandrine, j’accepte d’y aller.

Jeudi : montée aux Conscrits

Nous partons jeudi matin de bonne heure de Paris – 6h, et pour une montée au refuge des Conscrits dans la journée. Nous nous garons aux Contamines, prenons notre déjeuner, faisons les sacs et c’est parti.

Le chemin d’été n’est pas encore recommandé – il y a probablement présence de quelques névés, et nous disposons du temps nécessaire, alors nous empruntons le chemin d’hiver par le glacier de Tré la Tête. La montée nous prend plus de temps que je ne l’escomptais, nous arrivons au refuge après 6h de montée.

Le refuge est moyennement plein, mais toutes les cordées ou presque prévoient de faire la traversée des Dômes de Miage. Nous apprenons par ailleurs que ce jeudi de nombreuses cordées qui ne disposaient pas de skis de randonnée ou raquettes ont dû rebrousser chemin car la neige ne portait pas assez. J’arrive à convaincre Annelise de décaler notre propre course au lendemain, les conditions semblent aller en s’améliorant, et nous éviterons peut-être par ailleurs la cohue prévue pour le lendemain.

Notre parcours

  • Distance (km): 9,2
  • Dénivelé (m): +1540 -65
  • Altitudes (m) : min 1130, max 2608
  • Horaires : départ 13h32, arrivée 19h38, durée 6h06

Vendredi : Mont Tondu

Ayant décidés de ne pas nous élancer sur les Dômes de Miage, nous basculons sur la seconde course envisagée :

Olivier ne se sent toujours pas bien depuis la veille, et décide de rester au refuge pour se reposer. Nous partons à 5h45 du refuge et débutons par une descente pour rejoindre le glacier. Toutes les autres cordées remontent le glacier de Tré la tête ou directement l’Aiguille de la Bérangère. Nous sommes la seule cordée à nous élancer sur le Mont Tondu. Le ciel est pour l’instant très couvert mais il va se découvrir progressivement. Personne n’est passé depuis les dernières chutes de neige, nous devons faire la trace dans la neige qui s’enfonce.

Nous arrivons au Pain de sucre (3169m) vers 9h30. Annelise passe devant et nous mène jusqu’au sommet du Mont Tondu (3191m).

Il fait maintenant très beau, nous profitons du paysage et attaquons le strict chemin inverse. Alors en raquettes, et sur une pente en traversée, nous glissons tous les trois sur de la neige dure recouverte d’une fine couche, à l’unanimité nous rebasculons sur les crampons. Vers 14h40 nous entamons la rude remontée de la dernière pente sous le refuge.

Notre parcours

  • Distance (km): 8,3
  • Dénivelé (m): +1015 -1015
  • Altitudes (m) : min 2383, max 3198
  • Horaires : départ 5h42, retour 15h14, durée 9h32

Samedi : Traversée des Dômes de Miage

Toutes les autres cordées ont tentées leur chance sur les Dômes de Miage, et de nombreuses cordées qui ne disposaient pas de raquettes ou ski n’y ont pas réussi à cause de la neige qui ne portait pas assez. Ce samedi, c’est un peu la journée entre deux; transition entre ceux qui descendent et ceux qui vont monter au refuge. Donc peu de monde va s’attaquer à la traversée, et c’est la journée parfaite pour nous:

Nous partons un peu avant 5h et remontons à rythme modéré mais constant vers le glacier de Tré la Tête. Olivier, qui était resté au refuge la veille pour se requinquer, montre des signes de faiblesses peu de temps après le départ du refuge. Annelise et moi l’observons tous deux discrètement et arrivons à la même conclusion : son pas n’est pas assuré, il n’est pas remis de la veille, et nous perdrions un risque à l’emmener sur l’arête neige et la descente au col de la Bérangère. Nous décidons conjointement avec lui qu’il est préférable qu’il retourne vers le refuge – il peut le faire seul alors que nous n’avons pas encore mis les pieds sur le glacier.

Nous réorganisons la cordée et c’est donc à trois que nous mettons pieds sur le glacier pour aller rejoindre le Col des Dômes. Les crevasses sont à peine visibles et se franchissent presque sans même se poser de questions. La montée au premier dôme (3642m) est un peu plus raide mais très courte. Et rapidement la vue qui se présente à nous explique la notoriété de la course.

Nous sommes très peu sur l’arête : personne devant nous, et une cordée qui nous suit à bonne distance.

Nous avançons à bon rythme et rejoignons la célèbre descente au Col de la Bérangère. Il ne nous poser aucun souci, la pente étant en bonne conditions de neige dure. Avec l’heure qui passe et la neige qui chauffe, nous avons chaussé nos raquettes pour la dernière partie depuis l’Aiguille de la Bérangère et jusqu’au refuge. Je file à vitesse grand V, tandis qu’Annelise encore peu habituée aux raquettes tente de trouver la bonne technique.

Le gardien s’étonne que nous restions dormir au refuge, puisque demain nous ne prévoyons pas de course de montagne, mais allons plutôt redescendre en vallée.

Notre parcours

  • Distance (km) : 9,3
  • Dénivelé (m) : +1135 -1135
  • Altitudes (m) : min2605, max 3666
  • Horaires : départ 4h57, retour 11h28, durée 6h30

Dimanche : Via ferrata du Jallouvre

Après une bonne nuit pour tous, nous faisons les sacs et prenons le chemin de la descente, toujours par le glacier. Au passage, nous allons voir un trou dont nous a parlé le gardien. Il est impressionnant, en effet, et ce qui l’est encore plus c’est le fait que dixit le gardien il serait apparu en très peu de temps.

Une fois dans la vallée, nous rejoignons en voiture le Col de la Colombière, nous y avons repéré une sympathique via-ferrata:

Au pied de la via-ferrata, à peine après être mètres, Olivier flanche. Le mental n’est pas là, ceci étant probablement lié aux mésaventures qu’il a connu les précédents jours. Il renonce et nous laisse pour aller faire de la randonnée, nous partirons donc encore à trois.

La première partie s’effectue rapidement, et nous arrivons au départ de la deuxième section, mais qui est fermée car il est trop tôt dans la saison. D’ailleurs un grand groupe devant nous utilise le chemin d’échappatoire pour rentrer. Passant outre les panneaux, car nous pensons pouvoir gérer les éventuels névés qui se trouveraient éventuellement dans la voie, nous démarrons la section raide de la via-ferrata. Vont se succéder plusieurs ponts et des terrains de diverses natures, cette via-ferrata vaut vraiment le détour !

La via semble s’achever sur une arête rocheuse.

Mais il reste en fait ensuite encore quelques passages grimpant, dont de sympathiques sections dans les lapiaz.

Nous rencontrons finalement un peu de neige en sortie de la via, que nous sécurisons grâce à la corde que nous avons emmené, et entamons la descente en traversée jusqu’au col de la Colombière. Nous appelons Olivier qui vient nous y chercher en voiture.

Notre parcours

  • Distance (km) : 5
  • Dénivelé (m) : +600 -450
  • Altitudes (m) : mini 1423, maxi 2026
  • Horaires : départ 10h44 , fin 14h37, durée 3h53

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