22 September 2018

Été indien et Pointe des Verts, dans les Aravis

Florian S. et moi repartons encadrer ce week-end une sortie alpinisme avec le CAF IDF. Le car est à destination des Aravis, ce sera la première fois que j’y vais en dehors de l’hiver.

Nous publions tardivement notre sortie, si bien que le car sera rempli avant que nous puissions enregistrer nos participants. Hélène V. aura donc la chance unique d’être seule, avec deux encadrants. Heureusement, nous étions déjà avec elle le week-end dernier, et elle est sympa :)

Samedi, l’été indien

Le car nous dépose au Grand Bornand, d’où les taxis que nous avons réservés nous montent jusqu’au col des Annes. Nous faisons alors procession avec tous ceux du CAF qui comme nous montent au refuge Gramusset. Sauf qu’à la différence du reste du groupe nous n’y dormirons pas, les gardiens ayant mal géré leurs réservations – nous avons appris la veille que nous n’avions pas de place.

Alors nous avons pris tout le matériel de bivouac, et plantons nos tentes non loin du refuge histoire de pouvoir accéder à de l’eau, chose rarissime par ailleurs dans le coin. Et puisque nous n’avons que peu apprécié l’accueil qui nous a par ailleurs été fait au refuge, nous prenons un malin plaisir enfantin a faire quelques blagues à propos de punaises de lit aux randonneurs montant au refuge.

La journée s’annonce magnifique, et nous avons choisi d’aller sur une voie du célèbre Michel Piola :

Nous accédons rapidement et facilement depuis le refuge au sommet de la voie, où l’on démarre par jeter les cordes de rappel pour descendre jusqu’au pied de la voie.

Lors de notre descente nous croisons une cordée qui a la joie de subir quelques projections de pierres que nous faisons rouler malgré toutes nos précautions. Alors, pour ne tuer personne, nous décalons notre ligne de rappel et j’improvise la suite de la descente jusqu’au pied des voies . Nous cherchons un peu l’attaque et nous donnons à Hélène la chance de pouvoir grimper en tête et d’emmener derrière elle les deux valeureux encadrants du CAF.

Et du coup j’en profite pour faire quelques sympathiques clichés d’Hélène, très heureuse d’être en tête tout du long.

La vue à la sortie de la voie est à la hauteur de cette dernière : magnifique.

Nous remballons nos affaires, Florian fait sauter le haut, sûrement un réflexe de ses très nombreuses heures passées en salle de bloc.

Nous naviguons dans les lapias pour rejoindre le refuge. Au passage, quelques points de vue sur des gouffres dans lesquels il est préférable de ne pas tomber.

Le refuge est plein ce soir et nous sommes nombreux à être dehors lorsque le soleil se couche pour admirer les nombreux jeux de lumière face à nous.

Nous avons organisé notre bivouac et nos repas à la dernière minute, et je ne sais pas si c’est aussi bon qu’au refuge mais nous sommes très bien tous les trois dehors. Hélène profite d’une grande tente 2,5 places tandis que je dormirai avec Florian. Il a la délicatesse de me réveiller en début de nuit avec le flash d’une photo et me mettre sur whats’app et je ne sais où sur internet. Et il n’a de cesse de venir se réchauffer contre moi toute la nuit, mais à priori sans s’en rendre compte.

Nous prévoyons demain une course probablement ambitieuse compte tenu de l’horaire de départ du car : la Pointe Percée par la voie du Trou, comprenant 14 longueurs dans du 5c.

Notre parcours

  • Distance (km) : 7
  • Dénivelé (m) : +965 -440
  • Altitudes : mini 1635 maxi 2400
  • Horaires : départ 9h02, arrivée 17h16

Pointe des Verts : Arête SW

Pendant la nuit, et au petit matin à notre réveil à 5h, il pleut. Alors, par manque d’imagination – faire du 5c sur rocher trempé, ou par sécurité, nous préférons rester au lit et faisons conciliabule pour trouver un nouvel objectif, bien moins ambitieux mais praticable quel que soit le temps:

Nos camarades y étaient hier par grand beau, nous le ferons pour notre part dans le brouillard. Une autre ambiance, mais que pour ma part je préfère presque, pour les photos.

Florian ouvre la voie, je suis avec Hélène, et prends le beau gosse en photo dans l’ambiance écossaise.

Un peu plus tard nous profitons de quelques premières percées qui nous permettent de commencer à voir l’autre vallon, le contraste entre le gris du brouillard et des couleurs est beau ce jour là.

Nous progressons à corde tendue et très prudemment à cause du rocher qui est mouillé et bien glissant.

A l’approche du sommet la couche nuageuse continue de s’élever.

Derrière nous la chaine montagneuse se révèle.

Encore quelques efforts avant le sommet.

Nous y faisons une petite pause, et empruntons ce qui nous semble être le chemin de descente, mais c’est dans un terrain assez exposé que nous nous engageons par erreur. Ca passe néanmoins, et nous récupérons l’itinéraire normal.

Nous louvoyons encore un peu, partagés entre l’avis de Florian et le mien, et nous accédons finalement au pentes qui nous ramènent facilement au refuge. Nous replions les tentes et rentrons tranquillement attendre notre taxi au col des Annes.

Notre parcours

  • Distance (km) : 6,4
  • Dénivelé (m) : +430 -850
  • Altitudes : mini 1730 maxi 2550
  • Horaires : départ 8h26 arrivée 15h24

Les autres racontent

Et voici le récit de ce week-end, sous la bonne plume de mon ami Florian:

Sortie du Club Alpin dans les Aravis et – suite à un petit dysfonctionnement administratif – une configuration originale : deux encadrants (Philippe et moi) pour une seule participante (Hélène).

Tout ne partait pas très bien, et ce avant même de quitter Paris : non seulement notre réservation au refuge Gramusset n’a pas été enregistrée faute de places disponibles, mais la gardienne a juste oublié de me prévenir (!). Qu’à cela ne tienne, nous voici emportant tentes, sacs de couchage, matelas de sol, doudounes, réchauds, popotes et nourriture, bien décidés à maintenir notre programme malgré l’adversité.

Arrivés samedi matin au Grand Bornant, je tente mollement de convaincre Philippe que l’on a pas besoin de s’alourdir en montant des tentes, mais ce dernier résiste et l’avenir lui donnera raison – cf. supra. Une fois notre bivouac installé, nous nous attaquons à l’Été Indien, une voie de 200 mètres ouverte par Piola à la Pointe de Chombas, tout simplement magnifique. Hélène en réalisera l’intégralité en tête, ce dont elle ne sortira pas peu fière. Après un dîner en plein air sous le regard des bouquetins et un joli coucher de soleil, nous nous endormons dans nos tentes en pensant à notre objectif du lendemain : la pointe Percée, plus haut sommet des Aravis, par la fameuse voie du Trou.

Dimanche matin, lever à 5:00… sous la pluie ! Nos grandes ambitions s’effondrent et nous nous recouchons, quelque peu dépités. Mais la bonne humeur finit par triompher, et c’est vers 9:30 que nous quittons finalement notre campement en direction de notre plan B : la Pointe des Verts et son aérienne arête sud-ouest. Le rocher y est bien mouillé et le brouillard épais, mais il en faudra plus pour entamer notre détermination, d’autant que les nuages auront le bon goût de se dissiper en fin de matinée, nous permettant de jouir d’un paysage tout à fait enthousiasmant. La descente n’est pas forcément une partie de plaisir, mais le sens de l’itinéraire de Philippe nous permettra finalement de rejoindre notre bivouac sans encombre.

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