14 July 2016

Randos vertige avec camp de base à Chichilianne

J’aime bien le bal des pompiers du 14 juillet, c’est toujours un bon moment de convivialité. Mais j’aime encore plus passer du temps en montagne. Alors Sandrine et moi allons de nouveau profiter cette année du pont, pour un week-end prolongé dans le Vercors.

Nous prenons la route dès mercredi après-midi pour aller passer la soirée chez notre ami Laurent G. à Lyon. La fraicheur liée au grosses averses est la bienvenue, et nous arrivons malgré tout à faire cuire la viande au barbecue. Heureusement, compte tenu de la quantité d’alcool ingurgitée, nous dormons chez Laurent.

Et nous ferons trois belles randonnées :

Jeudi : Les arêtes de Gerbier

Le réveil ce jeudi matin est un peu rude et nous ne prenons la route que tardivement. Alors nous visons pour cette première journée une course que nous devrions pouvoir faire rapidement, si la météo nous le permet. Car suivant les sites que nous consultons, il doit y avoir des averses orageuses à 17h ou même dès 14h…

Nous avions déjà tenté cette course avec Sandrine, sans succès, car tentée trop tôt dans la saison tandis que le couloir était en neige. Alors pour varier un peu, nous l’attaquons depuis l’autre chemin d’accès, par Prélenfrey. Dès le départ de l’approche, le temps est déjà très menaçant, alors qu’il n’est “que” 11h25.

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Nous visons la double brèche, qui doit nous permettre d’accéder au fil des arêtes. Le ciel se dégage parfois, puis finalement se recouvre rapidement et restera désespérément menaçant pour le reste de la journée.

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La réalité du terrain ne colle pas avec le topo. Nous avons loupé quelque chose dans le chemin d’accès, nous sommes confrontés à des passages de grimpe, certes facile pour l’instant, alors que nous devrions pouvoir accéder par de la simple marche. La face ne semble pourtant présenter qu’un grand mur lisse. Sûrement une vire nous a-t-elle échappé. Toujours est-il que le temps file et que le ciel est toujours aussi menaçant. Et puisque les arêtes de rocher sous l’orage ce n’est pas fun et même dangereux, nous décidons de rentrer. Deuxième but ici, nous reviendrons.

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Nous rejoignons notre camping à la Ferme du pas de l’Aiguille à la nuit tombée. Nous dressons la tente sous un fort vent, et une fois la première partie montée mais non encore fixée au sol, le drame survient: la tente s’envole, et part en roulant poussée par le vent. Sandrine s’élance à sa poursuite, dans la nuit noire. La tente traverse trois champs et je perds tout de vue. Sandrine revient enfin, sans tente. Elle lui a échappé, nous ne la retrouverons pas cette nuit. Alors nous passons la nuit dans la voiture, dans nos sacs de couchage.

Notre parcours

  • Distance (km) : 7,2
  • Dénivelé (m) : +500 -500
  • Altitudes (m) : 1274 mini, 1773 maxi
  • Horaires: début 10h43, fin 13h39, durée 2h55

La grande vire du Pierroux

Le vendredi matin au réveil, je parcours toute l’orée des bois dans la destination probable suivant le sens du vent, et finis par la retrouver, coincée dans les branchage, plusieurs mètres en contrebas. Pour les nuits suivantes, nous aurons une tente :)

Notre objectif de la journée est l’une des vires les plus aériennes du Vercors, trouvée dans l’un de nos livres de Pascal Sombardier:

  • Le Pic Pierroux : La grande vire

Nous partons depuis l’Aulp en direction du “Jas” et le ravin de Pierroux.

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Nous prenons pied dans le vallon, et la température descend nettement tandis que nous progressons dans le grand pierrier vers le col et le début de la vire.

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J’en viens à mettre ma mini doudoune, en ce milieu du mois de juillet. Et je ne suis donc finalement que peu surpris lorsque je découvre des cristaux de glace qui se sont formés sur les crêtes dans ce froid, le vent et l’humidité ambiante.

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Le topo et quelques cairns nous induisent initialement en erreur, alors nous tatonnons et suivons notre instinct pour finalement découvrir le début de la grande vire. Large dans les premiers temps, mais impressionnante néanmoins.

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Elle se resserre progressivement, pour ne devenir à certains passage qu’un mince fil au milieu de l’impressionnante paroi. Soit 2km d’une ambiance incroyable.

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Nous atteignons le col, et un couloir de descente équipé d’une corde. Nous nous lançons dedans, peut-être un peu trop rapidement. Nous arrivons sur les vires de l’itinéraire du Pas de l’Arche, sans le savoir encore. Nous avons un doute sur l’itinéraire, qui ne semble plus correspondre au topo. Nous allons explorer les vires sur lesquelles nous sommes, mais elles débouchent rapidement sur un à pic sans issue.

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J’imagine un trajet qui me semble pouvoir descendre mais pour autant, en prenant du recul, tout ceci ne “colle pas” tant dans le descriptif que dans les orientations que je constate au gps. Alors demi-tour complet, nous remontons tout le couloir et 200m de dénivelé au bas mot. J’explore les alentours puis appelle Sandrine alors que j’ai trouvé ce qui semble être une voie qui nous permettra de descendre. Le topo correspond maintenant, et toute cette recherche du passage nous aura fait perdre beaucoup de temps.

Une fois que nous avons basculé sur les pentes ouest du Faraut, les difficultés ne sont pas encore terminées. Il faut là encore s’aider des cartes et GPS, couplés à bon sens de l’itinéraire pour revenir dans les pentes au dessus du col de l’Aulp.

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Nous parvenons dans la vallée au dessus de la voiture alors que le temps s’est nettement dégradé, le contraste des couleurs entre le coucher de soleil et les hauteurs est saisissant.

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Au passage, nous découvrons l’une des fleurs endémiques de la région, le lys Martagon.

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Au bilan, une vire qui vaut définitivement le détour et un trajet de descente qui nécessite un peu d’expérience dans la recherche de l’itinéraire !

Au prix d’une conduite un peu sportive sur le chemin du retour, nous réussissons à rejoindre notre pizzeria favorite du secteur, et ce à quelques minutes avant que le four ne soit éteint. Nous recommandons fortement le restaurant Pizz’Art au Monestier-du-Percy.

Notre parcours

  • Distance (km) : 13,8
  • Dénivelé (m) : +1750 -1750
  • Altitudes (m) : 1420 mini, 2439 maxi
  • Horaires: début 11h47, fin 20h18, durée 8h30

Samedi – Grottes de Pellebit et impro à la descente

Pour cette troisième journée, que nous voulons un peu plus light, car nous manquons un peu de sommeil, nous optons pour une randonnée sans trop de dénivelé qui va nous permettre d’aller visiter quelques grottes, dites de Pellebit, au dessus du village de Mensac.

L’approche jusqu’aux grottes est facile et toute tracée, sans souci.

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Nous nous aventurons dans chacune des trois grottes, plus ou moins profondément, selon notre appétance à nous vautrer dans la boue, ramper dans les étroitures, descendre ou remonter des toboggans parfois aidés d’une corde fixée laissée en place.

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Une fois les grottes visitées, superficiellement néanmoins car nous n’avons pas prévu de faire de la spéléo aujourd’hui, la sente se poursuit pour nous mener jusqu’au sommet, un grand plateau que nous allons maintenant redescendre. La pente est barrée par les arbustes,  et nous cheminons au mieux pour contourner les difficultés végétales.

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Le topo indique “de vagues sentes qui cheminent entre les buis” et nous sommes censés viser des ruines, mais nous n’en voyons trace. Alors nous avançons plutôt en direction générale de la Serre. Le topo parle d’une route forestière construite en 2015, et effectivement nous croisons une route dont je n’ai trace sur mon GPS. Il doit s’agir de la dite route, alors nous la suivons.

La direction générale est bonne, mais en fait nous sommes déjà relativement décalés par rapport à l’itinéraire du topo, et malheureusement nous arrivons sur un cul de sac, manifestement lieu de demi tour des engins forestier. Fidèle à mon sens de l’improvisation, et désireux de ne pas revenir en arrière car nous ne sommes pas trop en avance par rapport au restaurant qui est réservé pour la soirée, nous décidons de couper directement dans les pentes vers la destination. Mauvais choix, je l’apprendrais plus tard. Mon GPS m’a induit en erreur: sur le fond de carte, issu des TOP25 et vectorisé, toutes les courbes de niveau sont équidistantes. Les pentes semblent être bien régulières et sans écueil. Et puis par ailleurs nous avons oublié les cartes IGN dans la voiture, et puisque je ne capte pas de data je ne peux pas visualiser les fonds de carte sur mon mobile – application iPhiGénie.

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Je nous oriente grosso modo en direction du bec de l’aigle, en évitant des barres que je repère au sud et celles que je sais être en face nord ouest. Certains points de vue me rassurent sur la possibilité de pouvoir passer, mais je ne vois pas tout l’itinéraire, nous n’avons donc aucune certitude.

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Après quelques louvoiements, nous progressons globalement sur le “fil de l’arête” dans l’axe du Roc de l’Aigle. Dans les vallons tout autours, et en face de nous, se trouvent de grandes barres rocheuses qui coupent les faces. A part faire demi tour et devoir tout remonter, il n’est pas impossible que nous nous trouvions devant un passage impossible plus bas, et ce jusqu’à la route.

Je décide que nous procéderons néanmoins à un petit rappel d’une dizaine de mètres sur un arbre, afin de passer l’une des barres. Tout en sachant que s’il le faut j’aurais le matériel et le niveau technique pour le grimper en sens contraire, j’ai repéré une ligne de faiblesse.

Nous progressons ainsi lentement vers la route en contrebas, en ne manquant pas lorsque c’est possible d’aller chercher des points de vue afin d’anticiper la suite du trajet de descente. Et ça passe, nous rejoignons la route. Quand nous nous retournons pour voir notre trajet, et que je constate le système complexe de barres rocheuses dans la face, je me dis que nous avons quand même eu de la chance qu’il y ait eu des points de faiblesse, , et que nous les ayons trouvés afin d’arriver jusqu’au bas !

Retour d’expérience: les fonds de carte sur GPS Garmin ne sont pas toujours parfaits, et vaut mieux une carte IGN TOP25 pour les créations d’itinéraires  ..

Sans avoir le temps de faire un brin de toilette, nous arrivons néanmoins dans les temps pour mettre les pieds sous la table du sympathique restaurant où nous avions réservé pour le diner.

Notre parcours

  • Distance (km) : 11,1
  • Dénivelé (m) : +910 -910
  • Altitudes (m) : 588 mini, 1398 maxi
  • Horaires: début 12h42, fin 19h27, durée 6h45

Dimanche

Après une “grasse mat'” en ce dimanche matin, nous décidons de changer les plans. Nous n’irons pas faire de randonnée aujourd’hui en ce jour de retour chargé sur les routes.

Nous prenons plutôt l’option gastronomique, puisque sur le trajet je repère un restaurant à Bourgoin-Jallieu – proche de Lyon – où nous allons faire une escale bien sympathique sur notre trajet de retour vers Paris ..

1 Comment

  1. La mince vire pentue au dessus du vide est très impressionnante, ça fait froid dans le dos!

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