23 March 2019

Grand Pic de Belledonne, bivouac au lac Blanc

Florian S. et moi allons ce week-end planter la tente en Belledonne et tenter l’ascension du plus haut sommet du massif, le Grand Pic de Belledonne. En plein mois de mars, c’est la promesse d’un itinéraire loin de la foule.

Nous partons vendredi dans l’après-midi et nous faisons héberger chez mes amis Mickaël et Gaëlle à Crolles.

Montée au Lac Blanc

Sur le trajet pour rejoindre le parking, nous sommes interrompus par la neige, et sans pneus neige ni chaînes, nous nous rendons à l’évidence : il y a trop de neige pour continuer plus loin. Alors nous laissons la voiture non loin du col de Pré Long. Je vais repérer plus loin pour constater que malheureusement la neige s’interrompt ensuite. En gros, trop de neige pour passer en voiture, mais pas assez pour démarrer avec les skis.

Gros dilemme au parking: prendre ou ne pas prendre les skis ? Car un sac de bivouac hivernal, c’est lourd. Très lourd, plus de 25kg. Alors y rajouter et porter les skis et chaussures de ski en plus, cela nous fait hésiter ..

Nous décidons de laisser la matériel de ski de randonnée à la voiture, ce qui constitue un gros risque puisque nous allons donc nous enfoncer dans la neige sur le trajet.

La montée se passe relativement bien, surtout pour moi qui me met derrière Florian qui fait la trace. Il faut dire qu’il a plus la caisse. L’arrivée dans les dernières pentes sous le lac Blanc invitent à réfléchir, les pentes sont nettement plus fortes ici. Nous choisissons de remonter dans une grosse coulée d’avalanche et après un petit passage qui fait hésiter Florian et chausse ses crampons, nous accédons finalement au replat au dessus du Lac Blanc.

Nous repérons un endroit plat et y installons la tente. L’objectif du lendemain est déjà à portée de vue: le Grand Pic apparaît au fond – tout à gauche sur cette photo.

Notre parcours

  • Distance (km) : 9,2
  • Dénivelé (m) : +1040
  • Altitudes (m) : mini 1205, maxi 2250
  • Horaires : départ 11h57, arrivée 16h31

Le Grand Pic de Belledonne

Levés pour un départ vers 7h, nous remontons vers le glacier de Freydane, avec un regel non suffisamment fort – nous traversons la première couche et perdons un peu d’énergie au passage.

Arrivés au col de la Balmette, nous découvrons deux jeunes qui nous ont rattrapés, en arrivant depuis le col de Freydane. Ils nous doublent en empruntant un couloir de neige tandis que nous évoluons sur le rocher, et nous perdons alors beaucoup de temps à attendre qu’ils dégagent le couloir. Nous ne voulons pas nous y engager juste derrière eux car ils font dévaler trop de choses.

Notre parcours entre neige et rocher facile se poursuit jusqu’à nous mener à une section qui se redresse et dans laquelle Florian n’est manifestement pas tout à fait à son aise. Nous y perdons du temps, mais c’est un moindre mal : j’ai presque cru qu’il voudrait faire demi tour là.

Nous alternons régulièrement nos places dans la cordée et quand Florian reprend le lead dans l’une des rares sections grimpantes on voit bien que le rocher est plus son élément ;)

Quelques pas de grimpe et pentes de neige plus tard, nous voici arrivant au sommet.

La vue est plutôt sympa en ce jour de grand beau temps. Dans l’axe nous voyons le Lac Blanc, avec le massif de la Chartreuse en toile de fond.

Depuis le sommet, nous pouvons voir les deux jeunes qui nous ont doublé dans la montée : ils ont poursuivi l’enchainement des arêtes, et sont en train d’attaquer le Pic Central de Belledonne. Ils ne sont pas arrivés ..

Après avoir profité du sommet, nous faisons demi tour et revenons au col de Balmette. Il est maintenant tard, la neige a eu le temps de se transformer et nous revenons à la tente à coup de profondes enjambées.

Un léger petit vent s’est maintenant levé, alors nous faisons un diner à la fraiche, Florian ayant opté pour une place à l’intérieur de la tente, tandis que je reste accroupi à l’abri du vent grâce à la tente.

Notre parcours

  • Distance (km) : 4,7
  • Dénivelé (m) : +800 -800
  • Altitudes (m) : mini 2050, maxi 2855
  • Horaires : départ 7h06, retour 18h44 (11h38)

Le retour

Assez de courage ou d’envie, chez Florian ou chez moi, pour engager une nouvelle course ce troisième jour, il n’y en a pas eu. C’était bien comme ça. Alors nous remballons le camp, et prenons le chemin du retour. Le temps s’est gâté et nous avons quelques passages dans le brouillard, mais que nous traversons rapidement.

Même à la descente, avec des sacs aussi lourds, le trajet me semble long et c’est avec beaucoup de plaisir que je dépose finalement le sac à la voiture sur le parking.

Notre parcours

  • Distance (km) : 9,9
  • Dénivelé (m) : +70 -1060
  • Altitudes (m) : mini 1220, maxi 2230
  • Horaires : départ 9h19, arrivée 12h07

Florian raconte

Trois jours dans le massif de Belledonne avec Philippe. Au programme, le plus haut sommet du massif – le Grand Pic de Belledonne (2 977m) – en conditions hivernales. Et comme l’ami Philippe est en pleine préparation de son expédition à l’Alpamayo (et que, de toute façon, on a peur de rien !), nous optons pour le bivouac. Nous voici donc arrivant samedi matin au col de Pré Long, où nous avons la désagréable surprise de constater que non seulement la route n’est pas ouverte jusqu’au parking de la Souille, mais qu’il n’y a pas vraiment pas beaucoup de neige à cette altitude. Nous prenons donc une première décision stratégique, consistant à laisser les skis à la voiture et ne prendre que le matériel d’alpinisme et de bivouac (qui est déjà bien assez lourd comme ça!). Après une longue et pénible montée, nous arrivons finalement au Lac Blanc, où nous nous installons pour deux nuits. Dimanche, nous nous lançons à l’assaut de l’objectif du weekend avec un réel enthousiasme, mais une efficacité moins évidente – l’honnêteté me commande d’avouer que je suis quand même moins à l’aise que Philippe sur les pentes de neige raides et exposées, et que cela a forcément un impact sur la vitesse de progression de l’ensemble de la cordée. Bref, on n’a pas été ridicule, mais on n’aura pas non plus battu un record en matière de speed climbing et c’est en toute fin d’après-midi que nous retrouvons finalement notre bivouac. Lundi, nous redescendons tranquillement au parking via le grand couloir à l’ouest du Lac Blanc, avant de reprendre la voiture pour Paris. Au final, un bien bel itinéraire à parcourir en cette saison, avec une belle ambiance, un peu d’engagement et un sommet prestigieux – que demander de plus ?

Florian S.

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